lundi 26 janvier 2009

Conditions d’exercice de sa propre aliénation :

Il y a quelques mois, nombre de salariés étaient entrés en résistance contre l’idée d’objectifs individuels et de suivis individuels de leur production. La Direction avait alors, stratégiquement, pour calmer les esprits, suspendu ses décisions en la matière.

            Et voilà, naturellement que l’individualisation s’inscrit de nouveau dans les conditions contractuelles des métiers du réseau. Autrement dit, nous sommes devant une nouvelle manipulation de La Direction., entamant gravement la confiance des salariés.  Elle qui veut inscrire sa future démarche dans le développement de «  l’esprit d’équipe », « le travail en modes collectif et participatif », met en place des systèmes et outils justement privatifs d’une telle ambition.

            Comment peut-elle concilier le fait de faire appel à l’initiative de chacun, à son intelligence et à sa responsabilité et en même temps lui imposer des conditions tellement encadrées et surveillées, qu’il ne lui reste aucun espace de liberté ? Comment  prétendre espérer un mode de travail collectif quand on pousse chaque collaborateur à gérer d’abord ses propres résultats et donc sa réussite personnelle ? Comment oser soutenir qu’on souhaite un mode participatif quand on exige du salarié une atteinte d’objectifs à la détermination desquels il n’a pas son mot à dire ?

La seule autonomie laissée au salarié, du coup, est celle de sa propre exploitation. Enrobé d’un beau discours, organisé autour d’un pseudo épanouissement au travail, l’idéologie patronale vise à culpabiliser le collaborateur en cas d’écart entre ses résultats et ceux attendus en début d’année, dans la mesure où on lui fait croire qu’il est le premier acteur de la réussite collective, passant sous silence le marché, les organisations, les diverses pollutions administratives, la qualité et l’opportunité des produits.

Il est donc capital de décortiquer la manipulation qui se cache derrière chaque charte d’innov’action collective et tout plan stratégique, quand dans le quotidien, les systèmes d’organisation du travail et leurs attendus contredisent la belle rhétorique séduisante des Directions.

Aujourd’hui, plus simplement encore, après la déroute économique en cours, dans laquelle nos dirigeants ont tous directement ou indirectement une responsabilité ( si ils ont décidé de revenir maintenant au cœur de notre métier, n’est ce pas parce qu’à une époque, ils ont souscrit, sans sourciller à toutes les dérives commandées par la seule recherche du profit maximum pour leurs actionnaires ?) la seule question qui se pose est celle de la confiance.

Ceux qui nous ont entrainés dans une telle récession sont-ils les mieux placés pour imposer des choix  à ceux dont ils ont en quelque mois détruit des années d’apport au développement de l’entreprise et à celui de leur carrière. Pour le moins ils pourraient avoir la décence de se remettre en question et de réfléchir à la reconnaissance due aux salariés.


Tché Gars

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